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DES FEMMES ET DES « GARCES » #OFF2018

Au XVIe siècle, les « Garces » n’étaient ni plus ni moins que les jeunes filles ou jeunes femmes. C’était le simple féminin du mot garçon. Comment ce mot s’est-il transformé en insulte ? C’est une question qu’interroge la compagnie Sursum Corda dans un spectacle mélangeant les genres et les arts.

« Garces », la légitimité d’être une Femme

Elles ont tantôt l’innocence de ces filles qui cherchent à se vieillir en changeant de coiffure et en enfilant les bigoudis avec violence, et tantôt des allures de femme fatale en robe tellement moulante qu’elle devient difficile à enlever. Peut-on être une femme-fille, une fille-femme, qu’est-ce qu’être au fond, une femme, dans ce XXIème siècle ?

« Sois belle et tais-toi? » Ce n’est même plus si simple : voilà ce que l’on peut retenir de cette heure passée avec Fanélie Danger et Sarah Chlaouchi. Plaire à tout prix, être plus belle que la voisine, se comparer, être frivole et ingénieuse à la fois... Avec humour, dérision et un sens inné du loufoque, les deux artistes se moquent de ces travers et de cette constante recherche de perfection qui rendent la vie des femmes bien trop compliquée. Fantasmes d’une époque parfois avilissante, en associant danse et comédie, Garces est un spectacle court et complet qui prend parfaitement bien compte l’importance du corps féminin dans une époque du paraître.

Un très bon moment.

Pauline ALS

Quatrième mur - critiques théâtrales

05.08.2018

obstructed-view.com

25.08.2018

AVIGNON OFF: Garces by Compagnie Sursum Corda

If you’re not sure if post-modern dance is for you, check out Compagnie Sursum Corda’s Garces now in performance at the Théâtre de l’Adresse. Sarah Chlaouchi and Fanélie Danger offer a joyous feminist thesis with a distinct millennial deadpan. Calling to mind “Broad City,” the two have a selfless clowning wit that says, “I don’t care what you think,” while quietly continuing, “but I’m so hot right?” Through portraying conduits of superficiality and vanity with such self-effacing vulnerability Garces becomes a superb emblem of millennial punk. The two have simply too much fun for the work to be heavy handed. Their images and movements also have too much depth for them to be frivolous. What you are left with in the end is the joy of a fabulous friendship, and the delight in purposeful rebellion.

Wesley DOUCETTE

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TRADUCTION

Si vous n’êtes pas certain que la danse contemporaine est faite pour vous, allez voir le spectacle Garces, de la compagnie Sursum Corda, actuellement au théâtre de l’Adresse à Avignon. Sarah Chlaouchi et Fanélie Danger défendent joyeusement une thèse féministe remplie d’humour pince-sans-rire... Dans la lignée de « Broad City », les deux comédiennes ont une attitude clownesque désintéressée qui dit « je me fiche de ce que vous pensez » mais aussi « mais je suis pas mal, non ? ». En incarnant des conduites empreintes de vanité et de superficialité d’une vulnérabilité modeste, Garces devient un superbe symbole du punk millenial. Les deux s’amusent trop pour que leur travail soit lourd. Leurs images et mouvements sont trop profonds pour qu’elles ne soient que frivoles. Ce qui vous reste à la fin c’est la joie d’une superbe amitié et le régal d’une rébellion déterminée.

magazine : La Scène N°52

Juillet / Août 2018

C’est comme ça qu’on danse 

Juillet 2017

Haut les cœurs ! Les Garces arrivent !

La compagnie Sursum Corda porte effectivement haut les cœurs avec son spectacle Garces. Les deux complices de la compagnie, la danseuse Sarah Chlaouchi et la comédienne Fanélie Danger forment un duo décapant qui vient appuyer là où ça fait mal. Théâtre dansée ou danse théâtralisée, peu importe, l’énergie, l’invention, l’humour et la loufoquerie sont au rendez-vous.

Garces, c’est une réflexion sur la place de la femme dans la société, entre posture infantilisante ou icône proclamée, la gente féminine ne sait plus où se positionner, perd son identité pour ressembler au fantasme créé par la société. Une société du spectacle présente par les innombrables images que l’on distille à coup de publicité, de relooking et de coaching personnalisé et qui encombre l’esprit féminin de l’adolescence à l’âge adulte. Mythe d’une perfection fabriquée à coup d’appareillage, d’épilation ou de mises en plis, les deux garces au plateau déclinent toutes ces postures, les détricotent pour mieux les moquer. Pendant 40mn, elles explorent toutes les facettes de la garce moderne, regard ironique, cruel ou absurde sur les femmes d’aujourd’hui. On rit beaucoup, parfois jaune, car la garce n’est pas tendre si au XVI ème siècle le terme ne désignait que le féminin de gars, aujourd’hui il s’agit d’une fille ou femme débauchée voire perverse...Attention si vous tombez dans les rets de ces belles garces vous n’en sortirez pas indemnes !

Véronique VANIER

magazine : ELLE 18.05.2018

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